Une nouvelle journée

Eira s’ennuyait. Il était encore trop tôt pour préparer un quelconque repas, et de toute façon, les clients venaient au Kagami plus souvent pour dîner que pour petit-déjeuner. Elle se demanda encore une fois ce qu’elle faisait dans les cuisines à une heure pareille. Après tout, le soleil venait juste de se lever, et personne ne semblait éveillé, sauf peut-être Merediana, mais elle n’en était pas certaine. Elle remit la bouilloire sur le feu pour la quatrième fois depuis qu’elle était sortie de son lit, puis elle mordit dans une pomme acide qu’elle reposa parce qu’elle n’avait décidément pas faim. Au lieu de manger, elle sortit d’une poche de sa robe de chambre la flûte que lui avait offert son père, et commença à jouer un air léger pour tromper son ennui, en attendant que l’eau chauffe suffisamment pour le thé.

[Hj : premier post en RPG, quelle émotion, snif^^]

Merediana était parresseusement descendu dans les cuisines. Elle venait de se réveiller, et elle devra retourner se coucher en pleine après-midi pour éviter de s'exposer aux rayons du soleil qui sont particulièrement fort en cet été caniculaire(30°C le matin à l'ombre -_-') et pour reprendre des forces. Effectivement, rester éveiller toute une nuit pour rédiger des papiers, les signer et autre, chasser et maintenir Clyde en vie, on ne pouvait pas appeller une nuit reposante. Ce dernier était d'ailleurs en train de se reposer.

Elle ouvrit à la volée la porte de la cuisine, quitte à se faire décapiter par une casserol envoyé par son amie.

"Saika, sert-moi un verre de saké. Et de la confiture de framboise"

[Hj : c'est dingue ce que mes goût détaigne sur mes persos ^^ framboises !!!!!!!!!!!!!!!]

Eira posa sa flûte et jeta à son amie un regard glacial accompagné d’un sourire sadique.

« J’adore quand tu m’appelles comme ça. »

Saika était une invention de Merediana. Le mot en lui-même avait plusieurs significations, mais la plus utilisée était « désastre », et elle l’utilisait en surnom à chaque fois qu’Eira l’agaçait, ou qu’elle-même voulait l’agacer. La cuisinière avait horreur de s’entendre appeler comme ça, et par vengeance, elle avait créé « petit bouchon »

« La prochaine fois que tu ouvres la porte de cette manière, je te tranche la tête avec une poêle en fonte. Tu oses demander du saké à jeun ? va falloir suivre une cure de désintox, petit bouchon »

Elle oublia qu’elle aussi était concernée, puisque la bouteille de saké trônait, à moitié vide, sur la table devant laquelle elle était assise. Elle en versa dans la coupe qui était juste à côté, en marmonnant qu’elle n’était pas une geisha, et que jamais elle ne l’aurait fait si elle n’était pas certaine que Merediana en foutrait la moitié à côté si jamais elle touchait la bouteille. Elle se leva en prenant la boite de thé.

« J’en fais au jasmin, t’as pas trop intérêt à râler. La confiture est au frigo, tu sais où c’est, il me semble. Tu devrais dormir plus souvent, Merry, t’es effroyable, quand tu manques de sommeil… »

[Hj : je suis un boulet, j'ai même pas fait gaffe...on va dire que c'était fait exprès ^^]

Merediana lui tira la langue en entendant ce surnom plus que débile. Quitte à en avoir un niais, kawaii était lus enviable. Elle regarda longuement le verre que lui avait tendu Eira et le bu doucement. Reposant le récupient sur la table, elle se dirigea vers le frigo, attrapant une cuillière au passage, et l'ouvrit.

"Je vais demander à Clyde d'aller en racheter. Le pot est presque vide."

Ce qui n'était pas tout à exacte. Il en restait la moitié. Mais quand on connait la dose qu'il faut pour calmer Merediana, on ne s'etonne pas de l'entendre dire ce genre de chose abérante.

Elle se posa sur un chaise, plongea sa cuillière dans le pot de confiture et commenca à manger. La confiture était froide, à la fois acide et sucrée, et d'un rouge magnifique.

"Tu as sans doute raison, mais je n'arrive pas à dormir. Je veux bien un peu de thé, puisque tu le propose gentillement Eira"

[Hj : elle a rien proposer mais bon ^^]

Eira soupira et versa deux tasses de thé et s'assit en face se son amie en lui souriant

"Je n'arrive pas non plus à dormir, ces derniers temps, à croire qu'il y a une épidémie d'insomnie. Et les bombardements ne cessent pas, c'en est lassant."

Elle se demanda si cette maudite guerre aller encore durer longtemps. Les bombardements ne l'effrayaient pas, le manonir était protégé, il ne risquait rien, mais elle s'inquiétait un peu plus pour les De Laroserais. Elle se demanda si elle n'allait pas leur proposer de venir vivre quelques temps au manoir, même s'il était presque certain que le père de Merediana refuserait : il tenait à garder l'honneur de la famille, et c'était compréhensible.

"Je donnerai une liste à Clyde, pendant qu'on y est, il pourra faire les courses. Je l'entends déjà râler...Où il est, d'ailleurs??"

Eira prit un bloc de papier et un crayon, et sourit malicieusement

"Tu deviens de plus en plus possessive, avec le temps. Si ça continue, il ne pourra plus faire un pas sans que tu sois collée à son bras en jetant des regards noirs aux autres autour de vous...Je lui demande de ramener des poireaux ou c'est pas la peine??"

Sans attendre de réponse, elle nota "4 bottes de poireaux", ça servira toujours à quelque chose...Elle avala ce qui restait de thé dans sa tasse et se resservit avant de répondre à Merediana.

"J'espère qu'on en aura plus qu'hier, sinon, on va droit vers la faillite..."

Elle savait bien que c'était faux, mais parfois elle en doutait. Même si les rares clients suffisaient à faire marcher le restaurant. Un seul client suffirait à les entretenir, d'ailleurs, au prix où étaient les repas. Eira sourit en y pensant. Après tout, le Kagami était un 5 étoiles, il fallait s'attendre à payer cher...

Merediana tira la langue à son amie. Elle savait très bien qu'elle était posséssive mais n'avait aucune envie de modifier ce caractère de sa personnalité. En fait, elle ne changeait jamais sa personnalité, sauf si c'était vraiment necessaire.

"Il vaudrait mieux le charger comme ça il se sra pieds et poingts lié"(comme Aïdo dans Vampire Knight lol)

Elle finit son pot de confiture, le posa sur la table avec son couvert et soupira. C'est vrai que même s'il y avait peu de client c'était toujours suffisant pour faire tourner le commerce. Les ingrédient venaient dirrectement de producteur locaux, et étaient assez bon marché. Ce qui les rendaient chers les repas, c'était le temps que m'était Saika et ses aides à cuisiner, et l'imagination dont ils faisaient preuve pour contenter tous les clients. La décoration des assiette changeait d'une personne à l'autre. Quand au vin, il venait directement du manoir De Laroserais.

"Ce n'est pas amusant quand il n'y a pas beaucoup de monde."

Elle réfléchis un moment se demandant si elle devait mettre ou non, Eira au courant. Elle risquait de mal le prendre. Ou peut-etre pas, elle ralerait sans doute un bon coup.

"Je pensais ouvrir le salle de bal et placer les tables du restaurant contre les murs, que des plats soient disposer dessus. Les gens se servent, discutent entr eux, se melent les uns aux autres. En ces temps assez sombre, ce genre de soirée peuvent bien passer. créer des liens et relancé la réputation du Kagami"

Elle n'aimait pas beaucoup penser en termes de profit, mais elle n'avait pas vraiment le choix. elle ne souhaitait devoir renvoyer des gens ou ce genre de chose désagréable.

Eira posa le crayon et réfléchit un instant. Merry voulait transformer son restaurant en self ?? L'idée n'était pas vraiment pour l'enchanter, cependant, elle devait avouer que c'était pas mal. Ca leur permettrait de connaitre d'autres personnes, et de faire de la publicité pour le Kagami.

"Ton idée est tentante, mais au lieu de disposer les tables contre les murs, je propose de les mettre dans quelques coins de la pièce, de manière à laisser libre une grande partie de la salle. On pourrait mettre un buffet à la disposition des clients, et on laisserait 2 ou 3 serveurs pour ceux qui ne voudraient pas se servir eux-même, comme Lady Chettler. On pourrait même engager un petit orcherstre qui jouerait en sourdine, ça fera oublier le bruit des bombardements."

Elle sourit joyeusement et mordit à belles dents dans sa pomme. Elles avaient peut-être trouvé le moyen de ramener plus de clients.

Par la fenêtre, le soleil commencait à faire son apparition. Le vent soufflait doucement, la température était de plus en plus insuportable. Des oiseaux commencèrent alors à danser un ballet devant le vitre parfaitement propre. Etrange comme cuisine, très éclairé, avec beaucoup d'ouverture sur l'extérieur. Merediana comprenait très bien pourquoi saika y passait le plus clair de son temps.

"Si tu accepte, je vais aller faire les fiches, appeller les imprimerie et les petit commerce, la postes pour que ce soit distribué d'ici deux jours."

Elle se leva, posa la cuillière dans l'évier, le pot de confiture vide là où va le verre et de dirigea vers la porte, aussi mollement qu'elle était aller à la cuisine.

"Je vais réveiller Clyde en force et le faire descendre ici pour qu'il aille faire des courses. Je srait dans mon bureau si tu me cherche..pour discuter du menu ou discuter, tout cour"

Elle lui sourit, et referma la porte derrière elle, non sans jeter un dernier regard à un pauvre panier de framboise qu'elle n'avait pas vu en arrivant.

Merediana : bureau de la gérante : travail, travail ...je hais ce mot

"Bon courage!!"

Eira souriait gentiment, elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait si Merediana n'avait pas voulu prendre en charge la paperasse. Elle jeta un regard songeur au panier qui contenait les fruits rouges, qu'elle avait oublié dans un coin de la cuisine, et se dit qu'elle devrait le ranger avant que sa gérante ne revienne. Elle marqua "15 kg de framboises" sur la liste, et sourit malicieusement en songeant à la tête que ferait Clyde en lisant ça. Il aurait intérêt à prendre le fourgon, sinon il ne pourrait jamais rentrer. Elle se versa une bonne rasade de saké qu'elle avala d'une traite, et se dirigea vers les placards.

"Une tarte aux framboises pour Merry, et une autre au citron pour Clydounet...ça devrait me donner quelques idées pour les menus d'aujourd'hui..."

Eira releva la tête, sans arrêter de pétrir la pâte, et sourit de toutes ses dents.

"Bonjour Clyde. C'est sympa d'aller faire les petits achats, voilà la liste."

Le papier vola dans les airs jusqu'au jeune homme. Eira immobilisa ses mains dans la terrine, guettant sa réaction, même s'il était plus probable qu'il ne montre rien. Elle décida de forcer la chance

"Je prépare une tarte au citron vert, acide au possible, je t'en réserve un morceau, tu la trouvera à ton retour. A part ça, tu as envie de quelque chose de particulier, Clydounet ??"

Ses yeux bleus étincelaient de malice. Ce surnom était vraiment débile, et il avait tendance à l'énerver au plus haut point. Eira était de bonne humeur, ou plutot d'humeur à embêter les autres. Une petite voix lui conseilla d'arrêter le saké avant le déjeuner, et de dormir un peu plus que 2 heures par nuit, mais elle la fit taire rapidement, se contentant d'observer le vampire que Merediana avait ramené à la vie, et qui pour l'heure se trouvait de l'autre côté de la cuisine, à l'abri du feu qui brûlait sous la casserole de lait.

*Je me demande quand-même pourquoi Clyde attire le feu...Probablement un effet de sa résurection...à savoir...*

Eira soupira doucement et retira à regrets ses mains de la pâte. Elle les rinça, puis se dirigea vers Clyde, attrapant un torchon propre au passage. Elle se pencha au dessus du vampire, et passa le bout de ses doigts sur son visage, redescendant vers le cou, en murmurant

« T’as pas l’air au top de ta forme, mon grand. Ce doit être le manque de sang… »

Elle soupira à fendre l’âme.

« Je suppose que je dois dire adieu à mes courses…comment je fais pour te déplacer, maintenant ?? Tu sais que c’est lourd, un vampire en manque d’hémoglobine, inconscient, de sucroit… Pourquoi je te parle, en plus ?? »

Elle réfléchit un instant, et conclut que ce ne devrait pas poser trop de problèmes. Elle se mordit alors la lèvre et embrassa le jeune homme, lui donnant à boire un peu de son sang. Bien sûr, il lui en faudrait plus, mais ce qu’elle lui offrait devrait lui permettre de tenir le coup et de chasser par lui-même. Elle eut une moue, en y pensant. Elle détestait devoir boire le sang des autres, et elle ne le faisait qu’en dernier recours, quand elle ne pouvait plus avancer. Sa moue se transforma en grimace de désapprobation : le lait débordait…

Eira rendit son sourire sarcastique au jeune homme.

« Bien sûr que j’y ai pensé, mais malheureusement, il n’y en a plus… »

Elle avait avalé le contenu de la fiole d’une seule traite la veille au soir, à cause d’un malaise qu’elle avait eu suite au ratage d’une crème et à 4 nuits blanches consécutives. Elle aurait dû en parler à Merediana, mais ça lui était sorti de la tête. Elle ausculta rapidement Clyde, toujours couché parterre.

« Bon, tu sembles aller mieux. Tu devrais cependant te trouver une proie rapidement, ou alors tu n’as qu’à piocher dans les réserves de Merry. Je ne te donnerai plus une goutte de mon sang, à l’avenir. Déjà qu’il ne m’en reste pas beaucoup, si en plus on doit le partager…évite juste les officiers, les bombardements les stressent, leur sang n’est pas terrible en ce moment… »

Elle sourit en s’entendant dire une telle chose. Voilà qu’elle critiquait la qualité du sang des autres, elle avait vraiment besoin de repos…

Rociel n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Il n’était pourtant pas insomniaque. Il avait erré sans but dans le manoir, et en désespoir de cause, s’était décidé à lire un ouvrage de médecine. Il le finit, et lut un traité d’architecture. Il allait entamer un autre livre quand le soleil se leva sur Esver. Il songea à aller tirer les rideaux dans la chambre de sa sœur pour la laisser dormir encore un peu, mais se ravisa. Merediana ne manquerait pas de râler si jamais elle avait 2 minutes de retard. Il passa de l’autre coté du miroir et se dirigea vers les cuisines pour manger quelque chose. Il fut moyennement surpris d’entendre des bruits de voix en approchant. Eira et Merediana étaient très matinales, il se demandait parfois s’il leur arrivait de dormir. Sa surprise se déclencha brusquement quand il ouvrit la porte pour trouver Eira penchée sur Clyde qui gisait parterre, et qui semblaient en pleine discussion. Il songea à faire demi-tour, mais se ravisa : il avait trop faim.

« Bonjour Eira, salut Clyde, vous en faites, du bruit…sans vouloir vous vexer, Eira, ça sent le brûlé… »

Eira leva doucement la tête, et un éclair de surprise traversa fugitivement son regard. Rociel était vêtu d’un kimono de soie rouge ouvert sur son torse, ce qui, combiné à ses cheveux en bataille, lui donnait un air de nonchalance distinguée, et faisait ressortir la pâleur de sa peau, ainsi que le vert de ses yeux. Ce qui était étrange, c’était la couleur de l’étoffe : un rouge sang qu’elle ne l’avait jamais vu porter. Elle lui sourit chaleureusement.

« Je suis au courant, merci, Rociel. J’ai failli ne pas te reconnaître, tu es exquis dans ce kimono, tu devrais le mettre plus souvent…alors, qu’est-ce qui t’amène dans mon domaine par cette heure matinale ? tu es tombé du lit ? »

Il devait avoir faim, car d’habitude, il ne s’aventurait jamais dans cette partie du manoir. D’ailleurs, personne à part Merediana et les quelques aides cuisinier, ne s’aventurait dans les cuisines, spécialement quand Eira créait de nouvelles recettes : elle devenait extrêmement irritable, et engueulait tout le monde, sans distinction

Eira sourit, aux anges. Elle s’amusait bien, quand Clyde et Rociel étaient dans la même pièce, il y avait rapidement de l’animation. Elle se releva à la suite du jeune homme, et réarrangea sa robe de chambre mauve qui menaçait de s’ouvrir à tout moment, et sous laquelle elle ne portait pas grand chose. Elle songea à aller se changer. Si jamais on la voyait habillée comme ça, elle était mal barrée. D’un regard, elle éteignit le feu sous la casserole de lait qui n’allait pas tarder à flamber.

« Je crois que ce sera tout, Clyde. Ah si, pense à ramener de l’ail, je n’en ai presque plus, j’ai oublié de le marquer sur la liste. Et 4 boites de crème fraiche au lieu de 3. J’ai une idée à développer… »

Elle lui sourit gentiment. Elle avait l’habitude de changer constamment d’avis en ce qui concerne ses listes, et Clyde s’était retouvé à ressortir plusieurs fois parcequ’elle avait oublié les artichauds, ou qu’elle n’avait pas suffisemment de farine de maïs, ou encore qu’elle n’avait pas de citron, mais Clyde en avait ramené 6 kg, oui mais c’était des citrons jaunes alors qu’elle avait besoin de citrons verts. Elle avait aussi le don de lui demander des ingrédients bizarres qu’il n’arrivait jamais à trouver parce que ce n’était pas la saison, mais elle en avait un besoin vital pour le diner…Malgré tout, il faisait tout ce qu’elle lui demandait, et elle le trouvait vraiment sympa, pour un vampire ressuscité…

Rociel jeta aux deux vampires un regard foudroyant, particulièrement mauvais à l’attention de Clyde. Ils se foutaient de lui, et ça l’agaçait.

*Voilà qui m’apprendra à descendre en pyjama*

Il soupira, résigné, et les contourna, se dirigeant vers le frigo.

" A votre avis, Eira, qu’est-ce que je pourrai bien faire ici ? j’ai faim, qu’y a-t-il à manger ? "

Eira avait l'habitude de tutoyer tout le personnel du restaurant, et malgré ça, tous sauf Merediana la vouvoyaient. Il ne put retenir un soupir découragé en ouvrant le frigo : il n’y avait plus de confiture de framboises, Merediana devait être passée par là…Il n’y avait plus de crème brûlée, ni de cette excellente tarte aux pommes. En désespoir de cause, il se rabattit sur un reste de poulet rôti, et s’installa à côté d’une terrine contenant une pâte. Eira était sûrement en train de préparer un gateau avant qu’il n’arrive.
Il sourit ironiquement en entendant la jeune femme corriger la liste. Un vampire qui demandait de l'ail, on aura tout vu. Il fut pris d'un brusque accès de sympathie envers Clyde, il lui faisait presque de la peine à devoir faire les courses pour Eira ou Merediana. Il avala le dernier morceau de poulet et le regarda bien en face.

"Et dépêche-toi, le frigo est vide, et je meurs de faim..."

Une ombre voilà le regard d’Eira l’espace d’un instant. Elle s’inquiétait un peu pour Merediana, mais beaucoup plus pour son manoir. Elle détourna les yeux de Clyde pour les fixer sur Rociel.

« Rociel ira, j’ai encore du travail pour l’instant. J’avais prévu de lui apporter de la tarte aux framboises pour lui faire passer le temps, mais tu m’as interrompu, Clydounet… »
Elle se retourna d’un mouvement sec qui fit voler ses cheveux autour d’elle, et farfouilla un instant dans le frigo au trois-quarts vide. Elle en ressortit une assiette qu’elle tendit à Rociel après en avoir inspecté le contenu.

« Tiens, Rocy, tu lui apportera ça, ça l’aidera à garder les yeux ouverts »« Ça » désignait la dernière trouvaille d’Eira. Des petites friandises qu’elle avait confectionné avec des framboises marinées dans une liqueur parfumée avec du citron vert et de la menthe, et enrobées dans du chocolat noir. La recette était encore au stade expérimental, elle l’avait mise au point la veille, et l’avait améliorée toute la nuit. Le résultat était plutôt satisfaisant, mais il lui fallait un cobaye, et qui mieux que Merediana était à même d’apprécier des framboises trafiquées…

Rociel prit une mine faussement boudeuse. A peine réveillé qu’on lui donnait déjà des ordres…même si passer un moment en compagnie de Merediana n’était pas vraiment désagréable, sauf quand elle était de mauvaise humeur. Il allait protester pour la forme mais fut pris d’un brusque fou rire incontrôlable. Clydounet ?? alors là, elle faisait vraiment fort, Eira. Un surnom aussi ridicule, y avait qu’elle pour imaginer un truc pareil. Il cessa de rire tout aussi brusquement quand elle lui brandit sous le nez une assiette qui contenait des trucs au chocolat à première vue, en l’appelant « Rocy »…ça aussi, c’était totalement ridicule. Il suprit un éclair dans les yeux de la jeune femme, et sentit la panique pointer le bout de son nez.

*C’est même pas la peine de parier que c’est une recette inédite, c’est un fait*

« D’accord, je lui donnerai. Vous êtes sûre que c’est comestible, au moins ?? »

Dire ça risquait de lui coûter la vie, Eira était très susceptible en ce qui concerne sa cuisine, il se hâta alors d’essayer de se reprendre.

« Je pourrai goûter, si vous voulez…j’ai faim, en plus… »